Silent weapons for quiet wars, de Cody Goodfellow

"In the brutal zero-sum game of the new future, every meal is a murder, and every act of love is a declaration of genocidal war. To survive it, you will have to make alliances with the sleeping demons in your blood; learn to wear new names and faces, and shed your soul; feed your inner child to the machine, before it eats you alive; build and defend your own heaven; and become one of the sacred, secret tools with which nature reinvents itself.

To win this game, you will have to change into everything that you are not. To play you need only open this book and arm yourself with... Silent Weapons for Quiet Wars"

Si vous vous fiez à cette description, vous aurez une bien grande surprise quand vous lirez les nouvelles qu'il contient. Quoi que l'esprit soit le même, le monde décrit sur la quatrième couverture de Silent weapons for quiet wars n'a absolument rien à voir avec le contenu.

L'écriture de Goodfellow est unique, de même que ses idées et sa façon de raconter ses histoires. C'est à la fois sa grande qualité et, un peu, son défaut. Dans toutes ses nouvelles, c'est rare qu'on sache à quoi s'attendre avant la toute fin. À chaque fois, on doit redécouvrir les règles d'un monde qui ressemble au nôtre, mais qui diffère sur des éléments étranges. Le style de Goodfellow est riche et demande de la concentration. Bref, ce n'est pas une lecture facile. Lu avec le bon état d'esprit, ça peut être très satisfaisant.

Le recueil commence sur une note assez forte, avec Baby teeth, qui aborde d'un point de vue surprenant la relation entre un fils, son père... et un autre "fils". A drop of ruby est une intéressante histoire de parasites. The good news about God raconte comment un père et son fils, qui passent de porte en porte pour transmettre la bonne nouvelle, rencontrent un Dieu auquel ils ne s'attendaient pas. Magna Mater, dont le titre original était The phantom pornbooth, est probablement ma favorite, avec son univers glauque de Peepshow. Atwater m'a laissé perplexe au début, mais sa conclusion est fascinante. In his wake propose un concept très cool à propos d'une vedette du rock gothique. Finalement, Losers, Weepers est une métaphore superbe racontant l'histoire d'un homme qui se cherche et d'un autre qui cherche quelque chose qu'il a perdu.

En ce qui concerne les autres nouvelles, je les annoterais d'un sympathique WTF. On parle de littérature bizarro ici, alors il s'agit d'un compliment.

Ainsi, ce recueil de nouvelles bizarro ou d'horreur est, dans le genre, l'un des meilleurs que j'ai lu jusqu'ici. C'est bizarre à souhait, mais c'est écrit avec doigté. Reste qu'il faut aimer ce genre avant-gardiste, car il pourrait tomber sur les nerfs de quelqu'un qui aime sa littérature claire et directe.

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