Ghoul, de Brian Keene

Dans une entrevue récente, Brian Keene disait que deux de ses livres étaient particulièrement autobiographiques : Dark Hollow et Ghoul. Le premier raconte un peu sa vie d'écrivain, alors que le second raconte son enfance quand il avait 12 ans. C'est vrai que dans ces deux livres, surtout dans Ghoul, le quotidien des personnages est beaucoup plus étoffé que dans ses autres romans. En fait, dans Ghoul, l'horreur ne vient pas seulement de la goule qui se cache dans le cimetière où aiment jouer les trois personnages, mais du quotidien de ces jeunes à mi-chemin entre l'enfance et l'adolescence, dont les vieux sont loin d'être des parents modèles. Barry a un père violent et alcoolique, Doug une mère monoparentale alcoolique et abusive, et Timmy, le héros du roman, a la chance d'avoir des parents normaux, même s'il ne le réalise pas toujours.

Tout au long du roman, la dualité entre les horreurs commises par la goule et celles commises par les adultes est mise au premier plan. Sans s'attacher à la créature, on réalise au fil du roman que ses motivations sont souvent plus justifiables que celle des parents des trois jeunes. Ce roman est une très belle réussite du côté humain.

Côté horreur, on a droit à un monstre très peu utilisé en littérature : la goule. Un être humanoïde nécrophage qui habite sous un cimetière et en dévore les cadavres, car le Bon Dieu leur a interdit de manger de la chair fraiche. Le roman est aussi lié à la mythologie quasi ubiquitaire à l'oeuvre de Keene, ce qui donne de la crédibilité au surnaturel, car cette mythologie est très cohérente entre les romans. Cette même mythologie justifie l'invasion de zombies de The rising et City of the Dead, l'attaque des vers de terre géants dans The conqueror worms (mon préféré de Keene), le satyre de Dark hollow et Ghost walk, et d'autres encore.

Finalement, Ghoul est un bon roman d'horreur très humain qui nous fait réfléchir sur notre enfance et sur nos agissements en tant qu'adulte. Malheureusement pas offert en français pour l'instant.

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