Pandémonium Cité, de David Bergeron

Philippe revient d’un long voyage en Europe. À son retour, il entend des bruits étranges dans la ruelle près de son appartement. C’est avec terreur qu’il découvre la sombre machination de cultistes gothiques qui utilisent une vieille église pour accomplir leurs sombres desseins.

Pandémonium Cité, de David Bergeron, est une novella publiée chez Coups de tête sous l’étiquette fantastique noir. C’est un agréable mélange de conspirations et de fusillades, qui mise plus sur les explosions que sur la subtilité. On y suit Philippe et son ami Vlad, un ancien combattant armé jusqu’aux dents, alors qu’ils affrontent de sordides cultistes gothiques (certains ont même leur carte de membre du fan-club de Cradle of filth) et tentent de faire échouer leurs rituels impies. En intermède, l’auteur nous présente, par brides, un enfer déjanté qui me rappelle vaguement le Résurrection de la bande dessinée Requiem : Chevalier Vampire, faute d’être aussi extrême que la cité infernale d’Edward Lee. C’est sans contredit ces sections qui sont les plus intéressantes.

Malgré un rythme soutenu et une écriture solide, quoiqu’un peu lourde, le personnage de Philippe n’a pas pris vie pour moi. Vlad, son ami patibulaire, avait beaucoup plus de personnalité. Les cultistes gothiques sont de la chair à canon (pourquoi faut-il qu’ils soient « gothiques » ?) et leur prêtre satanique frôle le cliché sans vraiment s’y empêtrer. Bref, les personnages sont plus ou moins bien caractérisés. Plusieurs éléments d’intrigues sont des clichés du genre, mais l’action abondante rachète un peu ce déjà vu. D’un autre côté, ce genre de récit est rare par chez nous, alors on peut bien profiter un peu de ces rituels sataniques bien québécois. C’est un peu comme écouter un vieux film de Carpenter, genre They Live ou Les aventures de Jack Burton, mais avec moins d'humour.

Pandémonium Cité pourrait intéresser les amateurs de pulp et de conspirations sataniques superficielles. Malgré ses défauts, j’ai quand même eu du plaisir à lire ce Coups de tête. Sans être original, ce livre apporte de la diversité dans le paysage du fantastique québécois.

Pour lire un extrait, visitez le site de Coups de tête.

2 commentaires:

  1. Ça doit être vraiment pas si mal parce que selon moi They Live est un chefs-d'oeuvre de la série b!

    Je viens justement de terminer la lecture de They Live de Jonathan Lethem, un essai publié chez Soft Skull dans la collection Deep Focus.

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  2. J'avoue aussi avoir un faible pour They Live. Cependant, Pandémonium Cité a le blast et le kitch de ces films, mais sans avoir autant d'humour.

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