The Five, de Robert McCammon

Il y a des livres qu'on découvre par hasard dans les rayons d'une librairie, qui nous emportent dans une histoire prenante et qui viennent nous chercher encore plus profondément. The Five a été pour moi un de ces livres. Je me suis fait attraper au vol par le nom de l'auteur, que je ne m'étais jamais donné la peine de lire, puis par l'illustration de couverture et finalement par la première phrase.
"Nomad decided he would have to kill the waitress."
De prime abord, l'histoire n'est pourtant pas si originale. The Five, un groupe rock, amorce sa dernière tournée, qui tourne mal quand un vétéran de la guerre en Irak, un snipper, décide de les éliminer.

Mais c'est bien plus qu'un simple thriller. C'est l'histoire de personnages vivants et humains qui poursuivent leur passion alors même que la mort est à leurs trousses. D'artistes qui tentent malgré les pressions de l'industrie et les dangers de leur situation de vivre selon leurs valeurs et de mener a bien leur dernier projet commun, composer une ultime chanson. À cela s'ajoute une couche de métaphysique subtile et bien menée, une réflexion sur la guerre et l'état dans laquelle elle laisse les soldats, l'importance de la créativité et du sens du devoir, la force d'être fidèle à ses valeurs, la puissance de la musique.

Et refermer le cercle par un petit geste magistral.

Une oeuvre impressionnante. Je ne saurais trop recommander The Five de Robert McCammon.

Au supermarché...

... la caissière me dévisage.

- Est-ce qu'on s'est déjà vu?
- Ben, à l'épicerie...

C'est pas la première fois que je passe à sa caisse.

- Non, mais ailleurs. Est-ce que vous avez passé à la télé?
- Légendes Urbaines?
- C'est ça! Je l'ai écouté hier!

Une drôle de sensation. Ça vous plaque une sourire dans le visage.

 On dirait que j'ai une face mémorable...

Les trois épisodes auxquels j'ai participé :

Épisode 4 : La vengeance des revenants. (voir l'épisode)
Épisode 6 : Pouvoirs méconnus
Épisode 9 : Contacts d'un autre monde

Théorème éphémère d'un chou-fleur décadent près de l'océan

Les lectures s'enfilent les une après les autres, mais je prends rarement le temps de les commenter. Voici ce que j'ai pensé de quelques livres que j'ai lus au cours des derniers mois.

Les plantes de Germain Tzaricot pourrissent et son coeur se transforme en chou-fleur. Un étrange mélange entre Amélie nothomb et Jean-Jacques Pelletier, avec une touche de l'humour de Patrick Senécal. Le phyto-analyste, de Bertrand Busson, publié au Marchand de feuilles.

Comment se passe la recherche en mathématique? Je m'imaginais des calculs précis et une rigueur à toute épreuve. C'est en effet essentiel, mais à la toute fin de l'élaboration d'un théorème. Tout commence pas l'intuition et l'imagination du mathématicien. Théorème vivant de Cédric Villani, chercheur en mathématiques, est une fascinante incursion dans le monde des mathématiques. Dommage que mon travail scientifique ne puisse s'amalgamer au sien; Villani semble un collaborateur fantastique.

Le récital des décadents de David Hébert s'avère un excellent premier roman, une histoire venant me chercher par les sentiments. On dirait qu'Ariane Gélinas et Natasha Beaulieu se sont accouplées pour former un hybride né avec le Marquis de Sade comme fée marraine. Une lecture à ne pas manquer pour les amateurs des trois auteurs cités.

Le Sabbath des éphémères est le premier recueil de nouvelles d'Ariane Gélinas, publié chez Les Six Brumes. On y retrouve la vision singulière d'Ariane. J'ai particulièrement aimé la nouvelle "L'envers du Labyrinthe", qui rappelle philosophiquement l'univers de Hellraiser. Après cette lecture, j'ai l'impression qu'il ne manque à Ariane Gélinas qu'un petit quelque chose pour atteindre le niveau d'un auteur comme Neil Gaiman. Mais comme Gaiman n'a, en mon sens, atteint ce niveau que récemment (à partir en Anansi Boys), je veux bien lui laisser le temps!

Parlant de Gaiman, son roman The ocean at the end of the lane est mon coup de coeur de l'année. C'est un roman fantastique mais j'ai surtout eu l'impression de lire un roman universel, quelque chose d'unique et de magique qu'on ne rencontre pas souvent. Chaudement recommandé pour tous. Un livre que je relirai plus d'une fois.

La scène gore de l'année? L'île aux naufrages de Ariane Gélinas, page 103.

Mention honorable à John Everson, dont le roman Violet Eyes, même s'il n'est pas très bon, tellement que je ne l'ai toujours pas fini, propose la scène la plus dégoûtante, excitante et drôle que j'ai lue depuis longtemps: une éjaculation d'araignées! Exécution magistrale!