Dark dreamers on writing, de Stanley Wiater

"Isn't it convenient that demonic children have such interesting names. And so I thought, what if you have a demonic child named... Fred!" -- Michael McDowell

Stanley Wiater est surtout connu pour la quantité phénoménale d'auteurs d'horreur qu'il a interviewé. Dans Dark dreamers, il compile les meilleures citations de toutes ces entrevues en les classant dans onze catégories. Ce livre est maintenant disponible en format numérique chez Necon E-books.

La liste des auteurs inclus dans ce livre est longue et inclut Clive Barker, Ray Bradbury, Stephen King, Dean Koontz, Anne Rice, Richard Matheson, Edward Lee, Jack Ketchum, Robert Bloch, Neil Gaiman et plusieurs autres. Les commentaires de certains sont fascinants, alors que d'autres le sont moins.

Quelques faits saillants :
  • Dean Koontz est contre les pseudonymes.
  • Tous les auteurs tripent sur Ray Bradbury.
  • Je reconnais Clive Barker juste au style.
  • La section sur l'adaptation au cinéma était ennuyeuse.
  • Ma section favorite est celle où les auteurs parlent de comment ils ont eu l'idée de certaines histoires.
  • C'est intéressant de voir comment chacun de ces auteurs définit l'horreur.
  • Jack Ketchum qui parle de l'écriture du roman The girl next door.
  • Selon Fritz Lieber, toute histoire d'horreur devrait être assez forte pour être intéressante sans le fantastique et le sang.
  • Joe R. Lansdale a dit :"It's very easy to offend - but it's not easy to offend deeply."
  • Selon F. Paul Wilson, l'horreur devrait être conçu pour avoir un effet sur les personnages, pas sur le lecteur.

Une lecture intéressante, même si certains commentaires sont un peu redondants. Comme le livre n'est pas cher du tout (5$), je le suggère aux amateurs d'horreur et d'écriture.

"Tell the world about dark stuff, and tell it without embarassment." -- Clive Barker

Lien vers Necon E-books.

Le premier roman de Norman Partridge

En visitant le site web de Norman Partrige, j'ai découvert cet essai sur l'écriture de son premier roman. Je crois qu'il y a plusieurs choses à tirer de cet article fort intéressant. J'ai eu quelques frissons quand il parle d'un certain Steve...

http://www.normanpartridge.com/nonfiction2.htm

Dark harvest, de Norman Partridge

Chaque année, à l'Halloween, tous les garçons de seize à dix-huit ans sont relâchés dans la ville à la poursuite d'une créature à tête de citrouille. L'objectif: le tuer avant minuit afin d'être celui qui pourra enfin quitter cette ville insipide.

Gagnant d'un Bram Stocker Award en 2006, Dark Harvest est un hommage à Halloween. C'est évident dès le premier regard à l'illustration de couverture, une superbe représentation d'October boy, le garçon à tête de citrouille. L'auteur commence le roman en décrivant cette ville et cette route de réglisse noire permettant de la quitter. Le style de l'auteur est riche et s'ancre profondément dans cette fête à laquelle il rend hommage. Il multiplie les références aux friandises, aux films d'horreur et à l'automne, période de grisaille, de couleurs et de récoltes.

L'utilisation de points de vues multiples est aussi un point fort de ce livre, car on y perçoit les événements de tous les points de vue qui ont de l'importance, ce qui permet de rendre cette histoire multidimensionnelle. Ce type de narration était essentiel dans une histoire qui va beaucoup plus loin que les clichés et qui aborde des thèmes comme le statu quo, l'adolescence et le mensonge. Aussi, l'auteur alterne entre la troisième personne et le tu indéfini, qui a pour objectif de rendre la ville et les événements qui s'y déroulent plus crédibles. Comme si nous avions habité la ville décrite dans Dark harvest.

Beaucoup plus qu'un simple hommage à l'Halloween, Dark harvest raconte une histoire qui va plus loin que les apparences. Même si ce roman peut sembler, à première vue, une inoffensive dose de plaisir sanglant, sa résolution laisse le lecteur avec des questions sur la relation entre les traditions et les générations. À lire en tout temps, même si octobre est le meilleur moment!

The Innswitch horror, de Edward Lee

Quelques années après la mort de Howard Phillip Lovecraft, un jeune homme riche mais oisif découvre son oeuvre et devient un admirateur inconditionnel de l'auteur. En route vers Salem pour y retrouver les décors qui ont inspiré Lovecraft, il découvre en cours de route un village côtier qui n'est sur aucune carte, Innswitch. Et si Lovecraft y était déjà allé? Et s'il s'en était inspiré pour écrire Le cauchemar d'Innstown?

C'est une joie indicible qui m'a gagné quand j'ai découvert que ce livre avait été réédité en format à couverture souple, à moi pour une dizaine de dollars. Auparavant, il n'était offert qu'en édition limitée, déjà épuisée, qui s'était vendue à un prix beaucoup trop élevé pour une novella. C'est une chance, car The Innswitch horror est probablement le MEILLEUR pastiche de Lovecraft jamais publié.

Quand on a affaire à Edward Lee, tout peut arriver, mais on est certain de lire une bonne histoire avec une dose surhumaine de viscères, de sexe et de thèmes dérangeants. Tout ce qui est absent de l'oeuvre de Lovecraft... Qu'arrive-t-il donc quand on combine l'approche de Lovecraft à celle de Lee? Une merveille sanglante qui dépasse amplement les limites du bon goût! Autre fait intéressant, Lee adapte son style pour émuler celui de Lovecraft, mais il le fait avec des termes beaucoup plus déroutants que son modèle. Un style riche et crasseux démontrant à merveille les capacités littéraires de Edward Lee, le roi du splatterpunk.

Si vous êtes un fan de Lovecraft et que vous aimez l'horreur extrême, vous devez absolument lire ce livre!

La nuit du tueur, de Jonathan Reynolds

Le prof dépose la copie d'examen sur son bureau. Samantha empoigne son crayon afin de s'attaquer à cette évaluation décisive. Puis, elle s'endort. À son réveil, elle observe sa copie d'examen, qui est couverte de son écriture. C'est une effroyable histoire d'horreur. Samantha devra découvrir qui est le tueur qui hante son sommeil avant qu'il ne frappe dans le monde réel.

La nuit du tueur, de Jonathan Reynolds, est publiée au sein de la Série ObZcure, chez les éditions Z'aillées. C'est donc un tout petit livre qui abrite une longue nouvelle. Le titre du roman annonce une histoire de slasher, mais ce n'est pas vraiment le cas, car Reynolds nous prépare une surprise sanglante...

Comme le veut la tradition des films d'horreur des années '70 et '80, dont l'auteur est friand, la plupart des romans de Reynolds mettent en scène une bande d'adolescents qui vivent des situations horrifiantes. C'est aussi le cas de La nuit du tueur, dont la caractérisation des personnages est excellente. Cependant, j'ai senti un certain déséquilibre entre le début du roman, où l'auteur prend le temps de placer ses personnages, et la conclusion, qui se joue sur la pointe d'un couteau. J'ai eu l'impression que certains personnages n'avaient pas été suffisamment exploités, car ils disparaissent avant la scène finale pour réapparaître dans l'épilogue.

La fin du roman laisse présager que la suite des évènements sera sanglante et terrifiante. Malheureusement, Reynolds s'arrête là. J'aurais aimé que le livre continue pendant plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de pages. J'espère que Reynolds prépare un prochain volet à cette histoire, qui s'intitulera, inévitablement, L'aube du tueur...

Épilogue à l'Halloween 2010

Si vous avez manqué l'émission d'Épilogue du 31 octobre 2010, vous pourrez enfin m'entendre discuter d'horreur dans le lecteur de flux ci-dessous. J'y parle de ma passion pour l'horreur, de mon premier roman, de l'état de l'horreur au Québec et ailleurs, de nos auteurs et maisons d'éditions, de fanzines, de vampires, de Lovecraft et de plein d'autres choses!

Merci à l'équipe d'Épilogue (Valérie Gaudreau, Claudine Dufour et Bryan St-Louis) qui accepte gentiment que je rende disponible cette émission sur ce blogue!



Si le streaming ne fonctionne pas, téléchargez directement le mp3 (50 Mo).

Bonne écoute!

Note: À la fin du mp3, il manque un 2-3 minutes où j'énumèrais les sorties horreur de l'automne. La séquence étant incomplète dans l'enregistrement, j'ai dû la supprimer.

Morphose, de Mathieu Fortin

Morphoses est le premier recueil de nouvelles de Mathieu Fortin, un auteur au catalogue en croissance rapide. Avec des romans comme Le protocole Reston, Le loup du sanatorium et la série Entités, Fortin nous a habitués à des histoires au rythme effréné où l'action prime sur l'ambiance. Avec Morphoses, c'est tout le contraire.

J'ai lu Morphoses par un vendredi d'automne pluvieux, bercé par une musique ambiante et sombre. Je me suis retrouvé dans un état d'esprit contemplatif fort agréable, où se mêlaient ténèbres et grisaille. La récurrence des thèmes et la présence quasi ubiquitaire de créatures à mi-chemin entre les anges et les démons forment une fresque fascinante. Ainsi, les nouvelles courtes composant la première moitié de Morphoses agissent en synergie, la valeur de l'ensemble étant supérieure à la somme de ses parties. Les photos parsemant le livre ajoutent beaucoup à l'ambiance, de même que le livre lui-même, un format poche de belle qualité.

Puis, alors qu'on tourne les pages, les nouvelles s'allongent et leurs intrigues deviennent plus définies. Le style y est moins ambiant, plus efficace, moins synergique. De bonnes nouvelles qui, sans révolutionner le genre, constituent une dose appréciée de littérature fantastique québécoise. Manque-t-il une étincelle à ces dernières nouvelles? Mon état d'esprit me rendait-il moins réceptif? Probablement un peu des deux... N'empêche, j'aurais aimé faire une pause entre ces deux parties de Morphoses.

Après cette lecture, je suis hanté par la certitude que le Québec manque de recueils de nouvelles fantastiques ou d'horreur. Morphoses est une belle addition à ce catalogue limité. Ainsi, je le recommande aux amateurs de fantastique et d'ambiances brumeuses.

Morphoses est déjà disponible sur www.sixbrumes.com et sera bientôt en librairie.

Contre Dieu, de Patrick Sénécal

Que ferais-tu si ta femme et tes deux enfants mouraient dans un accident de la route? Te résignerais-tu à leur sort, en t'apitoyant sur le tien? Ou chercherais-tu à te venger du coupable, de celui qui a créé cette vie dénuée de sens?

Avec Contre Dieu, Patrick Sénécal s'attaque à cette question. Ce n'est pas la première fois qu'il présente des personnages en quête de vengeance (Les sept jours du Talion) ou en quête de sens (Le vide et Hell.com), mais c'est la première fois qu'il réussit à me plaire sans bémol avec ce genre d'histoire. Contrairement à Hell.com, qui se terminait sur une note moraliste, pas d'espoir dans Contre Dieu. Seulement la noirceur de la descente aux Enfers d'une âme perdue. Du début à la fin, on vit les émotions sombres au même rythme que le protagoniste et Sénécal nous mène d'une main de maître au coeur de sa débâcle. Pas de faille dans l'intrigue, sauf peut-être un léger cliché (pardonnable), vers la fin. Une fois le livre terminé, je l'ai déposé et j'ai fait une pause avant de passer à autre chose. Il y a beaucoup d'émotion dans ce livre. Beaucoup de matière à réflexion aussi.

Comment trouver les meilleurs auteurs d'horreur du Québec?


Avec les anthologies de La Maison des viscères, vous pouvez découvrir 12 maitres de l'horreur bien québécois.

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Contre Dieu est un roman viscéral écrit à la deuxième personne, au temps présent, sans ponctuation autre que des virgules. Si ce n'était de quelques dialogues, toujours une seule intervention à la fois et toujours parfaitement exécutés, le livre aurait été constitué d'un bloc de texte sans aucune délimitation de paragraphe ou de phrase. Ainsi, Sénécal interpelle le lecteur comme si c'était lui qui vivait ce drame existentialiste, ne lui laissant aucun répit, aucun rayon de lumière. Une réussite technique autant que littéraire.

Sénécal a enfin gagné son pari. Après de nombreuses tentatives, il réussit à montrer un portrait crédible de la désillusion humaine. Paradoxalement, c'est en peignant son portrait le plus noir qu'il arrive à nous faire voir la lumière. La noirceur d'âme du protagoniste souligne l'espoir des autres personnages, donnant au roman une touche lumineuse que la fin moraliste de Hell.com n'était pas arrivée à atteindre. Une lecture intense que je recommande sans hésitation.

La trame sonore... J'ai lu Contre Dieu en écoutant le nouvel album de These are They, Disposing of Betrayers, un death métal sans concession. J'ai trouvé sublime le mariage des deux oeuvres, vu leur thème sombre et leur approche sonore/littéraire intense. These are They est un projet du chanteur de Novembers Doom, un de mes groupes doom métal favori.

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Ma créature du Lac Noir


Nouvel ajout à ma collection de figurines : The creature from the Black Lagoon produit par Diamond Select Toys. Une véritable aubaine, quand on considère que pour 20.99$ on obtient la créature, sa victime ainsi qu'une plateforme de plastique imitant la pierre. Les figurines sont détaillées et ressemblent vaguement à une version animée des personnages du film. Le seul point négatif est la difficulté de faire tenir la créature debout, puisque la plateforme ne présente pas de pointe s'emboîtant avec les trous percés sous les pieds de la créature. Les figurines sont peu articulées, mais comme leur fonction sera surtout décorative, c'est plus un avantage qu'un problème (un nombre trop grand d'articulations enlaidit parfois les figurines).

Pour finir, je me suis amusé un peu avec mes photos du Marais du Nord...

Ma citrouille

En cette triste journée post-Halloween, voici une photo de ma citrouille...