Frankenstein 1910

Saviez-vous que la première adaptation à l'écran de Frankenstein n'était pas celle mettant en vedette Boris Karloff, mais plutôt une version tournée par les studios Edison il y a 100 ans?

The painted darkness, de Brian James Freeman

Henry ressent un besoin viscéral de peindre. Il est persuadé que, s'il ne met pas sur le canevas les horreurs qui hantent son esprit, elles prendront forme. Comme c'est arrivé quand il était enfant...

The painted darkness est une excellente novella qui entremêle le présent et l'enfance d'Henry, un peintre qui doit peindre tout aussi souvent qu'il doit s'occuper de la fournaise située dans la cave, obscure et humide, de sa maison de campagne. Les thèmes abordés sont la force libératrice de la création et la relation entre un père et son fils. La relation entre les deux époques de la vie d'Henry est superbement réussie et l'horreur est subtilement menée jusqu'à la toute fin, où tout explose. Le lecteur y tire aussi un excellent conseil, que le père d'Henry prodiguait à son fils : "Just start at the beginning and the rest will take care of itself".

Vous voulez savoir le meilleur? C'est que l'électrolivre et le livre audio de The painted darkness peuvent être téléchargés gratuitement sur http://www.downloadthedarkness.com/ L'auteur, voulant se faire connaitre, a décidé de distribuer ce livre gratuitement, mais pour un temps limité, à ses lecteurs potentiels. Avec la couverture médiatique qu'il obtient pour cette acrobatie promotionnelle, je crois que ce sera profitable. De plus, à la lecture de The painted darkness, on découvre que Freeman est un auteur de talent. J'aime beaucoup cette approche marketing et c'est certain que je vais investiguer les autres publications de l'auteur. Le livre sera aussi disponible en format papier cet automne. Cette édition sera illustrée.

He stepped through, de Nate Southard

Un groupe de policiers enquête sur le chef du crime organisé qui, selon la rumeur, est passé de l'autre côté. Les enquêteurs ignorent ce que ça veut dire, mais la phrase "He stepped through" est une information qui leur revient de façon récurrente, de même que la découverte de faits de plus en plus horribles.

La novella He stepped through s'avère une belle combinaison d'horreur lovecraftienne et d'intrigue policière. On y trouve un traitement intéressant de l'approche de Lovecraft, mais d'un point de vue policier, avec une écriture viscérale de notre temps. Avec ce texte, Southard ne répète pas ce qui a été fait précédemment, ce qui est une rareté quand on parle d'horreur cosmique. Ainsi, la majorité des horreurs cosmiques sont suggérées, alors que les horreurs de ce bas monde sont décrites dans leurs détails sanglants. Comme c'est un texte assez court, je n'approfondirai pas plus mon commentaire, autrement que dire que l'achat de la version électronique ne peut que satisfaire le lecteur qui obtient, pour moins de quatre dollars US, une histoire lovecraftienne sombre et originale.

La version électrolivre est disponible sur Horror-Mall.

État de l'horreur, mi-2010

Comme plusieurs blogueurs et blogueuses, je vais profiter de la mi-année pour faire un récapitulatif d'où en sont mes projets d'écriture.

Le premier jet de mon roman d'horreur érotique avance bien. J'en suis presque à 25k mots. Au début, je pensais en faire une novella, genre 20-25k mots, mais j'ai l'impression que je dois développer certains éléments de l'intrigue afin que le texte atteigne son plein potentiel. J'ai peur que, en faisant trop court, j'arrive à la fin avec mes idées les plus intéressantes et que ça vous fasse l'effet d'un coït interrompu, car vous en auriez voulu plus! C'est pas cool ça. Je ne vois pas de problème si j'arrive à faire un roman de plus de 40k mots, mais si je me retrouve avec une longueur intermédiaire, genre 25-35k mots, ça risque d'être plus difficile de trouver des endroits où soumettre ce texte. De toute façon, je vais continuer d'écrire et on verra bien quelle forme finale prendra ce roman. Peut-être que je pourrai couper suffisamment pour qu'il retrouve la taille de guêpe qui lui était destinée. Pour l'instant, j'ai beaucoup de plaisir à l'écrire. Sexe... Sang... Sexe...

J'ai aussi commencé la deuxième version de Cadavres de cristal. J'avais oublié comment j'aime retravailler un texte. Pourtant, le retravail du début de ce roman est assez difficile, puisqu'il s'agit d'un roman de science-fantasy (faute d'une meilleure étiquette). Je dois arriver à faire comprendre mon monde au lecteur dès les premiers chapitres, qui débutent dans le vif de l'action. Ça rend difficile l'ajout de description. C'est important par contre, car c'était le principal problème qu'ont soulevés mes premiers lecteurs. Comme le texte fait plus de 60k mots, cette première révision risque de me prendre un petit bout de temps.

Ma nouvelle fantastique, mentionnée dans des billets précédents, fait maintenant un peu plus de 8k mots, ce qui en fait plus une novelette qu'une nouvelle. Elle est entre les mains de deux lecteurs. J'espère que sa nouvelle fin sera plus efficace que la précédente.

Côté nouveaux projets, j'ai eu des idées fascinantes pour deux textes. L'un qui pourrait devenir un (ou plusieurs) roman d'horreur pour les jeunes. J'ai déjà un plan presque complet pour un premier livre et l'idée générale pour quelques livres suivants, incluant une méta-intrigue qui lierait les histoires ensemble. Je vais terminer le plan, mais je ne veux pas commencer l'écriture tant que je n'aurai pas fini mon roman érotico-gore. C'est bien beau écrire, mais il faut terminer les textes une fois de temps en temps! Le second projet n'est encore qu'un embryon, une sorte d'hybride entre le "torture-porn" et le slasher. C'est un projet assez complexe, alors je dois bien le concevoir avant de débuter l'écriture. Ça va être noir, très noir... Je ne pensais pas que lire un numéro de Fangoria m'inspirerait autant.

En ce qui concerne les relations avec le monde extérieur, j'ai soumis deux nouvelles gores à un fanzine et mon roman d'horreur cannibalesque est entre bonnes mains...

Finalement, je passe beaucoup du temps que je passerais normalement à l'écriture de fiction à travailler sur les deux articles scientifiques qui manquent pour compléter ma thèse. Ça avance bien, mais il reste encore beaucoup de travail. Justement, je devrais m'y remettre.

Silent weapons for quiet wars, de Cody Goodfellow

"In the brutal zero-sum game of the new future, every meal is a murder, and every act of love is a declaration of genocidal war. To survive it, you will have to make alliances with the sleeping demons in your blood; learn to wear new names and faces, and shed your soul; feed your inner child to the machine, before it eats you alive; build and defend your own heaven; and become one of the sacred, secret tools with which nature reinvents itself.

To win this game, you will have to change into everything that you are not. To play you need only open this book and arm yourself with... Silent Weapons for Quiet Wars"

Si vous vous fiez à cette description, vous aurez une bien grande surprise quand vous lirez les nouvelles qu'il contient. Quoi que l'esprit soit le même, le monde décrit sur la quatrième couverture de Silent weapons for quiet wars n'a absolument rien à voir avec le contenu.

L'écriture de Goodfellow est unique, de même que ses idées et sa façon de raconter ses histoires. C'est à la fois sa grande qualité et, un peu, son défaut. Dans toutes ses nouvelles, c'est rare qu'on sache à quoi s'attendre avant la toute fin. À chaque fois, on doit redécouvrir les règles d'un monde qui ressemble au nôtre, mais qui diffère sur des éléments étranges. Le style de Goodfellow est riche et demande de la concentration. Bref, ce n'est pas une lecture facile. Lu avec le bon état d'esprit, ça peut être très satisfaisant.

Le recueil commence sur une note assez forte, avec Baby teeth, qui aborde d'un point de vue surprenant la relation entre un fils, son père... et un autre "fils". A drop of ruby est une intéressante histoire de parasites. The good news about God raconte comment un père et son fils, qui passent de porte en porte pour transmettre la bonne nouvelle, rencontrent un Dieu auquel ils ne s'attendaient pas. Magna Mater, dont le titre original était The phantom pornbooth, est probablement ma favorite, avec son univers glauque de Peepshow. Atwater m'a laissé perplexe au début, mais sa conclusion est fascinante. In his wake propose un concept très cool à propos d'une vedette du rock gothique. Finalement, Losers, Weepers est une métaphore superbe racontant l'histoire d'un homme qui se cherche et d'un autre qui cherche quelque chose qu'il a perdu.

En ce qui concerne les autres nouvelles, je les annoterais d'un sympathique WTF. On parle de littérature bizarro ici, alors il s'agit d'un compliment.

Ainsi, ce recueil de nouvelles bizarro ou d'horreur est, dans le genre, l'un des meilleurs que j'ai lu jusqu'ici. C'est bizarre à souhait, mais c'est écrit avec doigté. Reste qu'il faut aimer ce genre avant-gardiste, car il pourrait tomber sur les nerfs de quelqu'un qui aime sa littérature claire et directe.