Retour sur 2009, l'année métallique

Une bonne année, somme toute, pour la musique sombre et lourde. Même si peu d'albums m'ont jeté par terre, la plupart des sorties des groupes majeurs étaient très bonnes. J'ai aussi découvert de nouveaux groupes fort intéressants.

Plusieurs pionniers du métal gothique ont sorti des disques cette année. Faith divides us, death unites us, de Paradise lost était un bon album d'un groupe que je n'apprécie pas particulièrement. Malgré le départ de Anneke, The west pole de The gathering a su conserver mon attention. Ce n'est malheureusement pas le cas de Forever is the world, de Theatre of tragedy, un de mes groupes fétiches, pour qui le remplacement de Liv Kristine par Nell (de The crest) vire en queue de poisson sur ce deuxième album post-Liv. Nell a une voix qui tape rapidement sur les nerfs et, même si la musique est excellente et que certaines chansons ont une lourdeur fort appréciée, je ne peux tolérer que quelques chansons à la fois. Aussi, Raymond, le chanteur, n'avait pas une place assez grande sur l'album. For lies I sire, de My dying bride ne révolutionne pas le doom métal, mais c'est un très bon album avec plusieurs passages mémorables, dont une chanson presque exclusivement grognée (oui, c'est un commentaire positif). Skyforger, de Amorphis, n'était pas parfait comme leur album précédent, Silent waters, mais il était tout de même très bon.

D'autres groupes plus récents donnant dans le métal gothique ont aussi sorti de bons albums. Shallow life de Lacuna Coil était un bon album a écouter en voiture par une journée ensoleillée. L'ambiance sombre et planante de Blood of bacchus, de Ava inferi, était parfaite pour les longues journées d'hiver. Njord, de Leaves Eyes, groupe composé de Liv Kristine et des membres de Atrocity, n'a pas capté mon attention. Avec Into night's requiem infernal, Novembers doom continue la lancée amorcée sur The novella reservoir avec un disque très solide qui allie les chansons très lourdes et les balades pink floydesques. Après un disque décevant, Katatonia revient en force cette année avec Night is the new day, un album de métal dépressif progressif qui rivalise sans honte avec Damnation, de Opeth. Quoiqu'assez tranquille, l'album se laisse apprivoiser et devient vite un plaisir récurrent.

Gnaw their tongues est la découverte macabre de l'année. All the dread magnificience of perversity serait la trame sonore idéale pour un roman de torture porn racontant l'histoire d'un psychopathe qui dépèce ses victimes vivantes dans un sous-sol mal éclairé pour leur arracher la peau, en faire des vêtements pour une poupée gonflable qu'il utilisera finalement afin de satisfaire sa libido perverse.

Avec The divinity of oceans, Ahab produit encore un très bon disque de doom funéraire nautique. Those whom the gods detest de Nile se laisse écouter avec un plaisir soutenu. Du death métal comme je l'aime, avec plusieurs passages doom. Le groupe Isis a été une belle découverte avec Wavering radiant, qui m'a beaucoup plus.

Côté black métal, Wolves in the throne room ont sorti un album, Black cascade, et un EP, Malevolant grain, ce dernier étant particulièrement intéressant. Le black métal américain est en santé. Slaves of the world, de Old man's child était un bon hybride de black métal et d'industriel. Resplendent grotesque, de Code, produit un black métal avant-garde proche de celui de Dodheimsgard (DHG), avec qui il partage plusieurs membres. Les nouveaux venus Transcending bizarre? proposent un album, The four scissors, avec des hauts et des bas, mais qui est somme toute très réussi. Mononc' Serge et Annonymus ont produit L'académie du massacre, qui était musicalement très bon, mais dont les paroles étaient assez primaires. Black clouds and silver lining, de Dream Theater, ne m'a pas accroché.

Côté musique gothique-folk, Aleph at halucinatory mountains de Current 93 m'a laissé froid. Mon coup de coeur industriel revient à Epochate, avec Chronicles of a dying era, un album épique racontant la fin du monde. Showtunes for the recently deceased, de Joe Black, était sympathique.

Côté spectacles, j'en ai vu un seul cette année, soit Septic Flesh, Satyricon et Cradle of filth au Capitole de Québec en janvier dernier. Septic Flesh donnent une prestation monumentale à l'image de leur dernier album, Communion. L'aspect black'n'roll de Satyricon fut une belle découverte. Cradle of filth donnent un spectacle divertissant et ils ont joué un bon éventail de leurs chansons, dont plusieurs provenaient de vieux albums.

Les titres les plus importants de 2009 ? Night is the new day de Katatonia, Wavering radiant de Isis et Those whom the gods detest de Nile.

Quels sont les disques les plus attendus pour 2010 ? Pin up went down et Unexpect.

The hellbound heart, de Clive Barker

Publiée pour la première fois en 1987 dans l'anthologie Night Visions éditée par George R. R. Martin, la novella The hellbound heart reste encore aujourd'hui dans l'ombre du film qu'elle a inspiré : Hellaiser ou Les écorchés. Elle est enfin disponible en français chez Bragelonne, sous le titre Hellraiser.

La prémisse est simple. Frank, un dévergondé blasé de la vie et des plaisirs de la chair acquiert la boîte de LeMarchand. Selon l'homme qui lui a vendu, elle recèle de plaisirs inimaginables. La boîte est en fait un casse-tête qui, lorsque complété, ouvre une porte vers un enfer de torture éternelle. Heureusement pour lui, Frank trouve une faille et réussit à s'échapper de l'enfer des cénobites. Pour y arriver, il séduit la femme de son frère, afin qu'elle lui amène les victimes dont il a besoin pour sauver sa peau.

Comme Barker a réalisé le film, ce ne fut pas une grande surprise de voir qu'il était très fidèle au livre. La différence entre les deux oeuvres n'est pas l'histoire comme telle, mais plutôt les éléments sur lesquels Barker met l'accent. Le livre est plus érotique et la relation entre les personnages est plus claire, alors que le film a plus d'ambiance. Ma perception des personnages Julia et Kirsty est aussi différente maintenant que j'ai lu le roman. Julia n'est pas simplement une bitch et Kirsty ne semble pas particulièrement intelligente. Peut-être est-ce parce que j'ai vu ce film de nombreuses fois, mais je crois qu'il est meilleur que le livre. Quand même, The hellbound heart reste une lecture agréable, en particulier les premiers chapitres, quand Frank découvre l'enfer des cénobites.

Grâce aux films, la mythologie de Hellraiser a largement dépassé l'ampleur qu'elle avait dans The hellbound heart. En plus d'une série de comics qui a bonifié l'oeuvre, un récent recueil de nouvelles intitulé Hellbound hearts vient d'être publié. Il contient de nombreuses nouvelles écrites par des auteurs de la nouvelle génération. Je vous en parlerai probablement au cours des prochaines semaine...

Isis, de Douglas Clegg

Dans la tête d'Isis, il y a une fenêtre vers le royaume des morts. Avant, elle était close. Cette novella raconte comment elle a été ouverte.

Le livre est superbe. Un petit format à couverture rigide couvert d'une jaquette dont vous pouvez voir l'image en haut à gauche. L'intérieur est parsemé d'illustrations qui ressemblent à des gravures comme on en retrouve dans les livres anciens. Elles illustrent brillamment les scènes clés et renforcent la mélancolie qui imprègne le roman.

Dans Isis, Douglas Clegg utilise un procédé que j'aime beaucoup. Ça demande de la patience au lecteur, mais sa persévérance sera récompensée. Pendant la première moitié du roman, Clegg place des éléments de décors, de personnages et, surtout, de légendes. Pendant ces cinquante pages, j'ai profité de son style et apprécié l'ambiance que dégageait sa prose, mais je me demandais toujours où ça allait mener. Puis, un événement dramatique entraine Isis dans une valse avec la mort, liant par le fait même avec un fil invisible toutes les subtilités insérées dans la première portion de la novella. Cette scène est d'une grande tristesse, tout comme ce qui en découle.

Les lecteurs assidus de Clegg remarqueront qu'Isis apparait aussi dans d'autres romans, entre autres dans ses histoires se déroulant à Harrow, un manoir hanté qui a fait l'objet d'au moins quatre romans au ton très différent : The abandonned, The infinite, Mischief et Nightmare house.

Je crois que je l'ai déjà inclus dans un billet passé, mais la bande-annonce de Isis est superbe.

Le mâle idéal, de Mathieu Fortin

Sébastien vit paisiblement avec Stéphanie et ses deux enfants. Réapparaît Myriam, une ancienne flamme, qui lui demande de l'aider avec ses dons de guérisseur... Sa vie ne sera plus jamais la même.

Le mâle idéal, de Mathieu Fortin, est une nouvelle fantastique déguisée en mini-roman. Pourtant, je n'ai eu l'impression de lire ni l'un ni l'autre, mais plutôt le synopsis détaillé d'une histoire fort intéressante. Même si l'histoire m'a accroché, il manquait quelque chose d'important pour lui conférer toute la puissance qu'elle aurait dû dégager. Le style qui a fait un succès de Le protocole Reston joue ici contre l'auteur. Même si le style est très efficace pour raconter des scènes d'actions, il l'est moins pour décrire l'état d'esprit des personnages et leurs tiraillements émotionnels. Pour réussir sur tous les plans, les émotions du personnage principal auraient dû être ressenties par le lecteur, ce qui n'était malheureusement pas le cas. Au cours de ma lecture, je savais ce que ressentait Sébastien, mais je ne le sentais pas. C'est dommage, car avec une meilleure psychologie de Sébastien, Le mâle idéal aurait été un mini-roman fort satisfaisant.

Épouvante!

En écho à la liste publiée par Jonathan Reynolds, voici mon top 10 des meilleurs romans d'épouvante que j'ai lus quand j'étais ado. C'est fou comme cette liste a été influencée par le catalogue de ma bibliothèque municipale et de mon école. Notez par contre que les romans ne sont pas nécessairement dans la liste parce qu'ils m'ont terrifié, mais surtout parce qu'ils m'ont marqué d'une manière ou d'une autre. Aussi, j'ai essayé de me restreindre à un livre par auteur.

1. Le fléau, de Stephen King
J'ai lu et relu cette brique de 1192 pages quand j'étais au secondaire. Elle m'a fait rêver avec ses histoires d'apocalypses et de supergrippe. En plus de ça, ce livre a eu une influence très importante sur ma vie, car c'est à cause de Le Fléau que j'ai choisi d'étudier la microbiologie. Soyez assurés que ce livre aura une place dans les remerciements que j'inscrirai dans ma thèse de doctorat.

2. Le royaume des devins, de Clive Barker
Clive Barker est sans contredit mon auteur favori, qui me fascine autant par sa plume que par sa vision du monde sombre et érotique. Ce fut difficile de choisir le livre qui m'a le plus terrifié ou le plus marqué. J'ai choisi celui-ci à cause d'un personnage en particulier. Il s'appelle le roué. C'est un homme filiforme aux membres allongés, comme s'il avait été soumis à d'atroces tortures. Terrifiant.

3. 13 histoires diaboliques, édité par Douglas E. Winter
Cette anthologie a eu une influence importante sur le domaine de l'horreur en général, surtout par son introduction dans laquelle Winter déclare que l'horreur n'est pas un genre littéraire, mais plutôt une émotion. La nouvelle Orange pour l'angoisse, bleu pour la folie, de David Morrell m'avait fasciné.

4. La reine des damnés, de Anne Rice
Anne Rice a eu une influence importante sur mon écriture, car elle m'a fait voir le monde par les yeux d'un monstre.

5. Shadowland, de Peter Straub
Mon roman préféré de Straub, et ce n'est pas peu dire. Shadowland est une sorte de Harry Potter hyper sombre dans lequel deux jeunes sont initiés à la magie dans une sorte d'école fantôme (si je me souviens biens).

6. Neverland, de Douglas Clegg
Une histoire relatant les horreurs de l'enfance. J'ai encore des images de la cachette en forêt qui trainent dans mon esprit.

7. Dracula, de Bram Stoker
J'ai découvert Dracula par un samedi matin ensoleillé...

Quand j'étais petit, je visitais la bibliothèque municipale au moins une fois par semaine. Je n'avais pas encore découvert la section des romans pour adultes, alors j'écumais plutôt la section des documentaires, à la recherche de livres sur les monstres, les phénomènes paranormaux et d'autres sujets mystérieux (voir point 8). Chaque semaine, je revenais avec une montagne de livres, parce que je squattais la carte de ma mère et celle de mon frère (3 cartes = 9 livres !). Un jour, je suis tombé sur Dracula, de Bram Stoker, qui était mal classé. Malgré les commentaires railleurs d'amis qui trouvaient "niaiseux" de lire le roman qui avait inspiré le film Les cicatrices de Dracula, que nous avions trouvé très poche à l'âge de 9 ans, j'ai entamé ma lecture. Je ne l'ai pas regretté.

8. La collection Les mystères de l'étrange, aux éditions Time-Life
Ce ne sont pas des romans, mais ces livres, je les ai lus et relus. Je pouvais passer des mois à en renouveler l'emprunt à la bibliothèque municipale. En particulier celui sur les monstres, celui sur les fantômes, et celui sur les sciences occultes... Depuis, je suis devenu un scientifique blasé et pragmatique.

9. Drawing blood, de Poppy Z. Brite
Une histoire de fantômes et de piratage informatique.

10. Le seigneur des guêpes, de Iains M. Banks
Sans être un roman d'horreur proprement dit, Le seigneur des guêpes m'avait perturbé par sa conclusion surprenante et choquante.

Et vous, quels sont les livres qui ont marqué votre adolescence?

La gestion des références bibliographiques: l'horreur!

Enfin, enfin. J'ai enfin trouvé une solution pour gérer mes références bibliographiques et les intégrer facilement à mes textes scientifiques. J'ai essayé de nombreux logiciels mais, à l'exception de Endnotes, un logiciel commercial qui coûte les yeux de la tête, je n'ai rien trouvé qui comblait mes besoins. Avant d'arriver là, ma quête fut longue et pénible...

Les fonctionnalités de Bibus me plaisaient, mais je n'arrivais ni à importer mes bibliographies en format bibtex, ni à me connecter sur pubmed pour télécharger les notices bibliographiques.

Depuis quelques mois, j'utilisais jabref pour emmagasiner mes références, mais il ne semble pas pouvoir être intégré avec Word. Il ne semble pas non plus permettre l'exportation d'une bibliographie préformatée.

Word 2007 à une fonction permettant de gérer les bibliographies. On peut même y importer des documents bibtex. Cependant, je ne lui fais pas vraiment confiance et l'interface est plutôt nulle.

Il y a quelques mois, j'avais essayé Mendeley Desktop sans trop de succès, car l'intégration dans Word était boiteuse. Ce matin, j'ai fait les mises à jour du logiciel et, magie, ça fonctionne à merveille. Juste à importer mon fichier bibtex, et voilà! Restait maintenant le problème de l'ajout de nouvelles références. Il n'y a pas de bouton dans Mendeley pour rechercher des articles sur pubmed. On peut intégrer un bouton à la barre de navigation du navigateur. Après quelques modifications de mon profil de sécurité, ça fonctionne à merveille. Le logiciel peut aussi se synchroniser avec CiteULike, un portail servant à la gestion des références bibliographiques scientifiques, qui peut aussi être intégré à la barre d'outils du navigateur et qui est beaucoup plus performant que l'outil web de Mendeley.

Avec cette combinaison gagnante, j'ai ajouté des références à un article et créé une bibliographie en quelques clics. Enfin, le sale boulot est terminé!

Glossaire :

Bibtex: format de fichier pour le bibliographies utilisées, entre autres, pour les documents Latex.
Pubmed: Pubmed est une base de données où sont déposées les notices bibliographiques de tous les articles scientifiques publiés dans le domaine des sciences de la vie.

Slither, le film, des vers parasites pour un série B génial


"Well, it's some fucked up shit", dit Nathan Fillion tout juste avant la scène finale de Slither. Quelques secondes plus tôt, j'avais moi-même dit quelque chose du genre : "Haha, fucké en steind'beu ça". Les répliques de ce film valent de l'or.

Slither est un film de série B dans la plus pure tradition, mais avec la valeur ajoutée qu'il rend hommage aux films de ce même calibre produit dans les années '80, mais avec des effets spéciaux de qualité.

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L'histoire est simple. Un météore s'écrase sur terre avec, à son bord, des vers parasites. Ces derniers pénètrent par la bouche de leurs victimes et les transforment en zombies cracheurs de mucus acide, pourfendeurs d'abdomens et, à l'occasion, possesseurs de tentacules. La totale. Rapidement, un groupe de policiers s'organisent pour contrer la menace. Ils sont menés par Nathan Filion (Firefly, Serenity, Drive, Castle, etc...), et ils sont voués à une mort certaine.

Le début du film est un peu lent, mais dans la deuxième partie se succèdent de nombreuses scènes à la fois dégoutantes et hilarantes. Plusieurs fois, je me suis exclamé de plaisir devant des effets spéciaux horrifiquement drôles. J'ai adoré la scène où un policier se fait subtilement trancher de haut en bas pour ensuite voir ses entrailles se répandre sur le sol. La scène du bain, représentée sur l'affiche, est la prémice d'un des éléments les plus intelligents et innovateur de Slither, qui montre au spectateur comment la conscience collective des vers est transmise à l'hôte. J'ai hâte de revoir ce film.

Pour l'amateur de film d'horreur, Slither est à voir. Le budget est plus élevé que pour le série B typique, mais l'esprit et l'amour du genre y sont palpables.

Billets reliés :

The Conqueror Worms, de Brian Keene, quand les vers géants envahissent la terre

Slither, de Edward Lee, une histoire de vers parasites

Le ver dans la littérature d'horreur : une introduction.