Quoi de neuf dans le comic ? Atomic Robo !

Voici Atomic Robo :



Je comptais en parler dans une chronique subséquente, mais ce comic est tellement bon qu'il mérite sa propre entrée ! Atomic Robo est l'une des meilleures séries humoristiques sur le marché. En plus d'être drôle, c'est un pulp pseudoscientifique avec un coulis de monstres, de robots, de dinosaures et de nazis. Justement, la dernière aventure d'Atomic Robo le confrontait à l'ombre hors du temps, un monstre tout à fait lovecraftien, et a montré d'une manière crédible comment un monstre pouvait être hors du temps. Lovecraft lui-même fait une apparition.

Mes mots ne rendront jamais la qualité de ce comic, alors je vous suggère le lien suivant. Vous y trouverez le texte complet des deux comics distribués lors des Free Comic Book Day 2008 et 2009. La mouture 2009, avec Dr. Dinosaur est ma favorite.

http://www.nuklearpower.com/2008/07/01/free-comic-book-day-page-1/

Visitez aussi le site officiel d'Atomic Robo

Quoi de neuf dans le comic d'horreur ?

Ça fait un bon bout que je n'ai pas écrit à propos des comics (bandes dessinées américaines) que je lis. Tellement longtemps que plusieurs lecteurs ne savent peut-être même pas que j'écrivais, il y a quelques mois, des billets hebdomadaires sur les comics que je lisais. Entre-temps, j'ai un peu modifié la vocation de mon blogue et c'est pour ça (et aussi faute de temps), que j'ai laissé tomber ce sujet. Je vais essayer de me rattraper en faisant une rétrospective de mes lectures des derniers mois. Commençons par l'horreur...

Hack/Slash

Hack/Slash, c'est le comic par excellence pour les amateurs de slashers. Cassie Hack et son fidèle compagnon Vlad combattent les slashers qui émergent à travers les États-Unis dans ce comic qui est un savant mélange d'horreur et d'humour. L'auteur n'hésite pas à attaquer les clichés sur leur propre terrain et mettre en jeu des thèmes sensibles, comme la pornographie, l'homosexualité ou la laideur et le malheur qui en découle. Une excellente série qui peut être trouvée sous forme d'omnibus chez Devils Due Publishing.

Locke & Key

La meilleure série d'horreur dite sérieuse est sans aucun doute Locke & Key, de Joe Hill, dont la prochaine minisérie débutera en novembre. Jusqu'ici, on a eu droit à deux excellentes miniséries de six numéros chacune, la première intitulée Welcome to Lovecraft, qui constituait le prologue d'une histoire beaucoup plus longue, et la seconde Head Games, qui est la première partie du premier acte de cette histoire. Gabriel Rodrigez illustre ces séries, et les images sont superbes. La lecture de Locke & Key est un peu comme celle d'un roman tellement les personnages sont bien campés et leur psychologie détaillée. L'intrigue est complexe et superbe. Offert en TPB chez IDW.

Stephen King

Marvel adapte deux romans de stephen King : The Stand (Le Féau) et The Dark Tower (La tour sombre). Les deux séries, elles-mêmes composées de miniséries, sont excellentes. Surtout The Stand, mais je suis peut-être biaisé, car c'est pour moi un livre fétiche. D'un autre côté, je trouve que l'adaptation de la tour sombre s'étire un peu trop. Dans les deux cas, la voix de King est encore perceptible malgré l'adaptation. Plusieurs pages de ces comics sont mémorables et permettent de raconter en quelques cases ce que King a écrit en plusieurs pages. Impressionnant.

Dean Koontz

Koontz, de son côté, écrit lui-même des histoires originales pour Dabel Brothers. Nevermore parle d'amour, de voyage à travers les dimensions et d'invasion par des extraterrestres insectoïdes. Malheureusement, cette série souffre de retards qui contrebalancent le plaisir que j'ai à la lire...

Crossed

Crossed, c'est le plus extrême des comics d'horreur, avec des scènes graphiques de meurtre et de viol, souvent les deux en même temps. Cependant, sous cette masse de fange et de viscères se cache un comic bien pensé et bien écrit qui soulève des questions intéressantes et met en scène des personnages réalistes. C'est une sorte de version extrême de La nuit des morts-vivants, mais avec des zombis intelligents, cruels et avides de plaisirs meurtriers. Coeurs sensibles s'abstenir.

Les autres

J'ai déjà critiqué The Strange Adventures of HP Lovecraft, alors je ne donnerai pas plus de détails sur ce titre, autrement que pour dire que c'est excellent.

Creepy, chez Dark Horse, est un retour au comic d'horreur des années 50. Intéressant, mais la meilleure histoire du premier numéro est une réimpression, quoi que cette histoire était dure à battre. Je donne une chance au numéro suivant.

Poe, chez Boom, est un bon comic qui raconte des enquêtes paranormales de Edgar Allan Poe. C'est bien, sans plus.

À part ça, je suis en retard dans ma lecture de The Veil (IDW) et North 40 (Wildstorm) alors je ne peux pas vraiment les critiquer pour l'instant. Il y a aussi d'autres séries intéressantes qui s'en viennent, dont une de Clive Barker...

Sordides haïkus





Procrastination
Mode du monde des blog
Trop d'haïkus sordides



Gracieux matin blême
Fractal d'hiver trop tôt
Écueil d’une saison



Goutte opalescente
Aurée d'une forêt tiède
Terreur adolescente



Suspendue dans l'air
Pied glisse dans le vide
Instant de terreur



Capside de mots
Virus infecte mon blog
Trop de temps perdu



Rouge comme ma colère
Flèche pointant nulle part
Détours vers l'enfer



Sympathique créature des bois, retourne chez toi.

À l'aide d'une cage louée à la SPA et de quelques vieux légumes, nous avons attrapé le raton-laveur qui visitait notre composteur. Il était calme dans la cage, ce qui a facilité sa manipulation. Après une séance photo, j'ai mis la cage et le raton dans le coffre de la voiture et nous sommes partis vers Stoneham, là où il y a de la forêt et peu d'habitations. Quand j'ai ouvert la cage pour le laisser partir, il a détalé vers la forêt. Adieu, mon ennemi raton !

L'horreur est ubiquitaire

L'ubiquité c'est le don d'être partout. Jusqu'ici je pensais que les deux choses qui étaient partout c'était le bonyeu, pis les bactéries. Je ne parlerai pas du grand barbu, mais je dois vous dire que dans les cours de microbiologie, on nous écrabouille constamment les oreilles avec l'ubiquité des bactéries. Et en effet, il y en a partout, que ce soit sur la nourriture, dans votre estomac, sur votre peau, dans la terre ou même dans des environnements dont la température dépasse les 100°C.

Cette semaine, j'ai découvert que l'horreur aussi, était partout. Évidemment, je pourrais écrire que l'horreur est partout parce que, partout, il y a des injustices et des gens malheureux. Comme vous devez vous en douter, ce n'est pas de cette horreur là dont je parle, même si ce serait un sujet très louable. Je parle plutôt de la fiction qui a pour objectif de susciter la peur.

L'horreur au pays de la police et des espions

J'ai lu plus d'un commentaire de blogueurs qui disaient avoir eu de la difficulté à trouver le livre Maudits! en librairie. Et bien j'ai trouvé pourquoi ! Non, il n'est pas dans la section Québécois. Non, il n'est pas dans la section épouvante. Il est plutôt dans la section Policiers, et j'ai observé cela dans deux librairies de Québec. De même, pour les romans d'un auteur d'horreur Québécois très connu qui a tendance à donner dans le sexe et l'horreur extrêmes. J'y ai aussi trouvé une nouvelle traduction d'un roman de Jack Ketchum, Fils Unique. Je ne l'ai pas encore lu, celui-là, alors je ne peux pas juger s'il est vraiment à sa place dans cette section. Cependant, je suis certain que dans les trois cas énumérés ici, il n'y aucune trace de fantastique. Pour citer je ne sais pas qui, dans ces trois romans, l'horreur est humaine. Alors, est-ce que le polar est le roman de l'horreur humaine et que, de ce point de vue, ces romans ont une place parmi les assassinats politiques et crimes économiques ? De mon point de vue, j'aurais préféré voir ces livres classés par publique cible plutôt que par je ne sais pas quoi...

L'horreur à la quincaillerie

On a besoin de grillage pour sécuriser notre composteur contre les visiteurs nocturnes. Alors on s'en va à la quincaillerie près de chez nous avec la plus grande fan du Cthulhu Rose. Dès qu'on entre dans le magasin, la petite se met à émettre des cris de plaisir en tendant les bras vers des articles proches de l'entrée. Non d'un petit bonhomme indicible ! C'est vers une araignée géante et poilue qu'elle tend les bras !

"Oh ! Oh !", s'exclame-t-elle.

Ça, ça veut dire qu'elle adore ce qu'elle voit. Dès qu'on approche de l'araignée au corps gros comme un melon et aux pattes plus grande que la petite, elle s'étire pour lui caresser la tête ! Est-ce qu'on l'achète ? Évidemment ! En plus, ses yeux rouges clignotent (pas ceux de la petite, ceux de l'araignée). Ce qui reste à décider, c'est si je la garde pour décorer le 31 octobre, ou si je l'installe sur le mur dans ma bibliothèque afin d'y ajouter un peu d'ambiance...

Conclusion, on trouve même des articles horrifiants à la quincaillerie. Ok, j'en conviens, c'est à cause de l'Halloween qui s'en viens, mais je ne pensais pas trouver un tel objet ce matin. Je connais des arachnophobes qui ne vont pas apprécier.

Malheureusement, je n'ai pas d'autres anecdotes savoureuses pour vous en ce joli dimanche grisâtre. Sauf peut-être que l'araignée géante assise dans mon salon perd ses poils synthétiques dès qu'on la touche, c'est vraiment une horreur...

L'horreur est dans le composteur

Oh, non d'un chien enragé ! Alors que j'écrit ce billet, on vient de trouver qui fouillait dans notre composteur : un crisse de gros raton-laveur !



Faut croire que les ratons aussi sont ubiquitaires !

Maudits!, de Edouard H. Bond

Plaisir trash, plaisir quand même ! Edouard H. Bond serait-il notre Edward Lee Québecois ? Peut-être pas pour le style, mais pour le gore, le sexe et les personnages tellement stéréotypés qu'ils en sont savoureux, il me semble que la comparaison tient la route.

De quoi ça parle ? D'une gang de jeunes qui se font slasher par un psychokiller à la sortie de leur bal de finissant. J'ai particulièrement apprécié la passe où ils découvrent un champ de maïs dont les plants, contrairement au cliché des films d'horreur, n'ont que quelques pouces de haut. Un seul bémol, la conclusion m'a fait l'effet d'un coït interrompu, je mourait d'envie d'en apprendre plus sur Sergio.

Mais, de toute façon, on s'en fout de l'histoire. C'est le style de Bond qui nous attache au roman. Écrit comme si Ed nous racontait l'histoire oralement de sa langue colorée et vulgaire, le roman gagne à être lu à haute voix. Ça ferait un excellent livre audio lu sur un fond métal ou industriel. Edouard H. Bond, c'est l'Antéchrist de l'Office québecois de la langue française.

Maudits!, c'est du pur délice gras : comme bouffer une grosse poutine à toué tu seul.

Damnation ou rédemption : Hell.com de Patrick Sénécal


La lecture du dernier roman de Patrick Sénécal, Hell.com est loin d'être une ballade à la campagne. En fait, c'est plutôt un chemin de croix en Enfer. Est-ce une qualité ou un défaut ? Cela dépendra de votre point de vue.

Hell.com raconte l'histoire de Daniel Saul, un milliardaire québécois qui se fait initier à un site web privé qui permet aux (très) riches d'accéder à tous les vices possibles et imaginables, que ce soit le sexe, la drogue, le jeu ou la violence. Le site permet de participer à de nombreuses activités illégales qui vont du bénin (orgies) jusqu'au pire (séances de torture et autres). La première moitié du roman raconte la descente de Saul dans un engrenage de perversions. La deuxième moitié raconte sa tentative de rédemption. Sénécal y aborde des thèmes qu'il a déjà traités, comme le vide intérieur et le désir de l'homme de toujours aller plus loin dans le vice. Cependant, le thème central du roman est la relation d'un père avec son fils. Hell.com est un peu comme un hybride entre un film de torture porn et le film Père de famille, avec Nicolas Cage.

Damnation

Même si le style de Sénécal est toujours aussi efficace pour accrocher le lecteur, je ne peux pas dire que la lecture de ce roman est agréable. Oui, les 50 premières pages sont accrocheuses et excellentes, mais les 200 pages suivantes sont plutôt fastidieuses. Daniel Saul y découvre l'étendue de Hell.com et participe à des activités de plus en plus extrêmes. Pendant ces pages, il suit (passivement) la maxime suivante : "Il ne s'agit pas de ce que tu veux faire, mais de ce que tu peux faire." Il ne veut pas vraiment agir comme il le fait, mais il se laisse entraîner parce qu'il veut se sentir plus puissant que les simples mortels. Évidemment, il fait cela au détriment de ses proches, surtout de son fils.

Il y a deux problèmes avec cette partie du roman. Premièrement, le personnage décrit auparavant comme un homme intelligent et en contrôle devient un imbécile fini se plaignant de ce qui lui arrive sans y réagir autrement qu'en s'y enfonçant plus profondément. Deuxièmement, Sénécal aligne les scènes dégoûtantes les unes après les autres (ce n'est pas ça le problème) sans aucune émotion (c'est un peu ça le problème), mais avec un fond moralisateur insistant. Et c'est là où échoue l'auteur dans ce livre, c'est-à-dire qu'il n'arrive pas à présenter les actes répréhensibles que perpètre Saul autrement que sous un jour moralisateur. On le voit clairement (l'auteur), avec ses grosses bottes souillées de sang, placer les éléments qui lui serviront à bien mettre en évidence les thèmes qu'il souhaite développer. Le père de Saul qui tombe malade, son fils de plus en plus rebelle, et j'en passe. Bref, cette portion du roman est loin d'être une réussite.

Rédemption

Puis, est arrivée la scène pivot du roman, celle où le personnage principal change son point de vue et se rend compte de tout ce qu'il a fait. C'est loin d'être la première scène d'horreur du roman, mais c'est la première fois que j'ai vraiment ressenti une émotion. Ce qui se passe est atroce et ça l'est encore plus du point de vue qu'on le regarde. En lisant cette scène, j'étais partagé entre mon empathie pour le personnage et mon plaisir de découvrir, enfin, une scène d'horreur qui fonctionnait.

À partir de là, le roman s'est grandement amélioré. Sénécal a réussi à rendre sa morale plus subtile. Les scènes d'horreur sont justifiées et suscitent des émotions chez les personnages et, enfin !, chez le lecteur. J'avoue qu'il y a certains rebondissements qui sont plus ou moins crédibles, mais malgré cela la dernière moitié du roman est, en mon sens, une réussite. Quand j'ai finalement fermé le livre, j'étais satisfait de ma lecture, et la finale de ce roman a laissé des traces dans mon esprit, ce qui est souhaitable quand un roman cherche à faire réfléchir. Comme critique générale, je suis tenté de dire que Sénécal s'est damné avec la première moitié de son roman, mais qu'il s'est sauvé avec la seconde.

Lisez le parce que vous le voulez, pas parce que vous le pouvez

Au final, je ne recommande pas ce roman d'emblée. C'est un bon roman, mais c'est loin d'être un roman léger. Si vous ne voulez pas vous embarquer dans une lecture qui est un peu comme un pèlerinage en Enfer (pas nécessairement dans le sens positif que l'on pourrait employer quand on parle d'un roman d'horreur), ne lisez pas Hell.com. N'offrez pas ce roman en cadeau non plus, car le lire devrait être une décision personnelle et éclairée. Surtout, ne commencez pas Hell.com pour l'arrêter en plein milieu car, même si près de la moitié du roman échoue, elle prépare quand même bien la fin du roman, et cette dernière est très réussie.