Yo Joe Cobra !


Pour profiter de G.I. Joe, il faut se mettre dans un certain état d'esprit. Il faut être prêt à laisser tomber toute considération de réalisme et faire fi de toute aberration scientifique. Il faut sourire de toutes les péripéties invraisemblables et accepter les rebondissements les plus extrêmes. Il faut se concentrer sur l'essence et, surtout, sur ce qui se passe derrière les rideaux.

Qu'est-ce que je veux dire ?

Ce qui se passe à l'écran n'est qu'une façade pour ce qui se passe derrière. Je suis fan de G.I. Joe pour la même raison que j'adore les romans de Jean-Jacques Pelletier ou de George R. R. Martin. Ces mondes n'ont pas du tout la même ambiance, mais dans tous les cas c'est ce qui se passe dans les coulisses qui a le plus d'importance, pas les apparences.

Et puis, oubliez les Joes. Plusieurs de ces personnages ont une histoire riche, mais ce n'est pas eux qui rendent cet univers si fascinant. C'est plutôt du côté de Cobra que l'on doit tourner son attention. L'intérêt est que plusieurs des hauts dirigeants de Cobra ont des motivations différentes, voire divergentes. C'est souvent pour cela que les plans de Cobra échouent, mais c'est surtout pour cela que j'aime G.I. Joe !

Certains ont critiqué le film G.I. Joe : The Rise of Cobra en disant que l'histoire était ténue. Ce n'est pas tout à fait faux si on ne considère que la suite de scènes d'action extrêmes qui constituent le film. Mais, si on observe le film du point de vue de James McCullen (le vendeur d'armes aussi connu sous le nom de Destro) ou du Commandant Cobra, on peut voir deux plans qui ce chevauchent mais qui diffèrent amplement dans leur envergure. C'est ce que j'adore dans G.I. Joe.

Pour ceux qui veulent plus de G.I. Joe, je recommande les nouvelles séries de comic book chez IDW (G.I. Joe, mais surtout G.I. Joe Origin et G.I. Joe Cobra). IDW réédite aussi la série originale de Marvel écrite par Larry Hama dans Classic G.I. Joe. La série G.I. Joe publiée de 2000 à 2008 par Devils Due Publishing est aussi disponible en Trade Paper Back. J'avais adoré cette série puisqu'elle était centrée sur l'espionnage plutôt que sur les péripéties. Malheureusement, tous ces comics ne sont pas pour l'instant disponibles en français.

Une autre ressource indispensable pour les fans est G.I. Joe vs. Cobra: The Essential Guide, le seul guide sur G.I. Joe dont vous aurez besoin.

Finalement, c'est avec un bonheur juvénile que vous découvrirez des figurines G.I. Joe dans des magasins comme Toys'R'Us, Walmart, Zellers et, pour les importations américaines, à la boutique l'imaginaire.

Cobraaaaaaaaaaaa !

L'horreur et le voyage


Notre séjour de camping dans le parc de la Yamaska incluait une visite au zoo de Granby avec la plus grande fan du Cthulhu rose, des voyages en brouette jusqu'à notre site au camping piétonnier, des heures de plaisir à débarbouiller un bébé plein de sable, la visite nocturne d'une moufette prépubère, une baignade sur la plage du camping et une longue randonnée à bicyclette autour du bassin Choinière. C'est pendant cette balade à vélo que je me suis mis à songer à l'horreur...

Alors que le paysage défilait, mon esprit s'est tourné vers l'étrange et tous les éléments incongrus du paysage me faisaient songer à de nouvelles (ou à de vieilles) épouvantes. Les souches déracinées devenaient des repaires de monstres sans noms. Les cabanes en forêt, la cible de prédilection de slashers. Dans un lieu inconnu, tout est mystère, de tout pourrait surgir l'horreur.

Quand je suis chez moi, je ne pense pas à ces choses là. Bien sur, je peux m'imaginer des horreurs... Et si j'étais cloîtré dans ma maison pendant une épidémie de zombies ? Et si un étranger sadique entrait dans notre maison seulement pour le plaisir de nous faire souffrir ? Mais, à bien y réfléchir, je n'imagine ces scénarios que dans des circonstances particulières : la nuit, alors que tout est noir et qu'une inquiétude irrationnelle s'empare de mon esprit.

Ainsi, pour un épouvanteur, la beauté des voyages c'est l'inconnu qui nous inspire à tout moment. Dans de telles circonstances, tout détail du paysage, tout indigène loufoque, tout touriste égaré, toute cabane délabrée, toute voiture arrêté au bord de la route peuvent donner des idées horrifiantes. Pour moi, ces idées sont plus un divertissement ponctuel, car la plupart des intrigues générées par ces découvertes sont cliché, déjà vu et peu intéressantes. Pourtant, certains de ces éléments, déformés par des souvenirs sélectifs, pourraient sans même que j'y réfléchisse réapparaître dans une histoire et lui donner une goutte d'étrangeté, une touche d'authenticité.

Retour sur lectures d'été, avec commentaires !

L'excuse pour très bref billet Lectures d'été était que je partais en camping pour quelques jours et que je n'avais pas trop le temps d'écrire longuement. Ces deux livres sont mes deux dernières lectures et je les ai tous les deux adorés.

Là-haut sur la colline de Claude Bolduc raconte l'histoire d'un ado à l'âge indéterminé qui emménage dans une nouvelle ville. Il s'y intègre assez bien, mais il est happé par des forces subjuguantes qui se trouvent ... là-haut sur la colline ! La grande réussite de ce roman est la description crédible de l'environnement scolaire du garçon et la profondeur de ce milieu. L'auteur passe beaucoup de temps à établir cela, mais c'est ce qui fait la force du roman. L'intrigue horrifiante est aussi superbe et la conclusion sort de l'ordinaire.

Au rendez-vous des courtisans glacés de Frédérick Durand raconte l'histoire d'un fan de cinéma underground qui découvre un film amateur qui changera sa vie. Là encore, la mise en place des personnages est solide et le passage d'un mode de narration terre à terre à un mode de narration onirique est sans faille. Il arrive souvent dans d'autres oeuvres que les description du monde du rêve et de l'hallucination échouent, mais dans ce roman, tout est nickel. Je le recommande fortement, mais je vous avertis qu'il sera probablement difficile à trouver...

Lectures d'été

Il fait trop chaud ? Tappez-vous une petite dose de courtisans glacés ! Lisez Au rendez-vous des courtisans glacés, de Frédérick Durand.

Blasés du même décors ? Allez voir ce qui se passe là haut sur la colline ! Lisez Là haut sur la colline, de Claude Bolduc.

Retour sur Boréal ; Tabous et valeurs morales dans la fiction

Le premier tabou mentionné par les panelistes : ne pas parler de soi ou de gens que l'on connait dans notre oeuvre. J'avoue que se garder une distance avec les événements de son texte est toujours une bonne idée, surtout lorsque ça inclut des meurtres, de l'horreur et d'autres atrocités, aussi sympathiques soient-elles. D'un autre côté, est-ce vraiment possible de ne pas inclure, ne serait-ce qu'inconsciemment, une partie de soi dans nos histoires ?

Les moments les plus fascinants de cette table ronde sont sans doute les souvenirs de Serena Gentilhomme, qui racontait comment on a censuré ses lectures et ses écrits alors qu'elle n'était qu'une enfant ou comment de vielles dames bien pensantes avaient critiqué son roman en l'accusant presque de crimes contre l'humanité. Particulièrement savoureux !

À part ça, la principale conclusion est que tout sujet peut être traité en autant que ce soit fait avec doigté. Par contre deux sujets très sensibles ont été abordés : les crimes contre les enfants et l'apologie du suicide. Cela dit, je ne peux m'empêcher de penser à Le vide, de Patrick Sénécal. On a déjà eu une discussion à propos de ce roman sur La plume et le poing. On avait surtout discuté de LA scène clé du roman, celle où l'univers du personnage principal bascule alors qu'il est témoin d'atrocités. J'avoue que cette scène est dégueulasse, mais ce n'est pas ce qui m'a terrifié dans ce roman. Ce qui m'a choqué, c'est la suggestion que, quand rien ne va dans notre vie, quand rien ne nous intéresse plus, c'est une excellente idée que de commettre l'acte le plus haineux qui hante nos secrets innavouables afin de "flamber" un instant pour ensuite s'enfuir en grande, une corde autour du cou ou une balle dans la tête. L'idée en soit fait frémir, et c'est là que réside l'horreur de ce roman, dans la certitude que l'on ignore les rêves viciés de notre famille, de nos amis, de nos voisins... Et si quelqu'un près de moi ressentait Le Vide, et s'il s'en inspirait...

Douglas Clegg et le marketing web

Douglas Clegg écrit d'excellents romans d'horreur. C'est aussi l'un des pioniers du marketing web pour les auteurs. En 1999, il publie Naomi, un roman qu'il distribue gratuitement, chapitre par chapitre, aux abonnés de sa liste de distribution. Le roman est ensuite publié chez Leisure et les profits de la première édition ont été donnés à la National Down Syndrome Society.

Bientôt débutera le nouveau roman en série de Clegg intitulé The Locust. Si vous lisez l'anglais, je vous suggère de vous aboner à sa liste de distribution sur http://www.douglasclegg.com/.

Aussi, visionnez l'excellente bande-annonce de son prochain roman, Isis, ci-dessous ou sur http://www.isisthevideo.com/.

Retour sur Boréal ; Le rôle du fanzinat au Québec

Il y a plusieurs fanzines sur la science-fiction, le fantasy et l'horreur au Québec. À Boréal, j'ai pu retrouver Brin d'éternité, Clair/Obscur, Nocturne et le nouveau-né, Asile. J'ai profité de l'occasion pour en acheter quelques-uns. Je vous promets des critiques, mais j'ai déjà beaucoup de lectures sur la table, alors ça risque de prendre un peu de temps avant que je me mette à la lecture de ces fanzines.

Le sujet de la poésie dans les fanzines a aussi été abordé. Maintenant, tout le monde sait que je ne suis pas un fan de poésie ! Oui, j'ai osé proposer de reléguer la poésie aux coins de pages inutilisés, de les utiliser pour remplacer des illustrations. Quand même, j'adore la poésie de Poe, de Lovecraft (je ne peux renier Les fungi de Yuggoth) et des poètes maudits. Je vous avoue aussi que j'ai écrit de la poésie médiocre quand j'étais au cégep. Si j'ai assez de commentaires d'assez de lecteurs différents, je vais publier ici-même un ou deux de ces sordides poèmes gothiques de piètre qualité. Sinon, ça restera mon jardin secret.

J'espère que ça restera mon jardin secret...

Retour sur Boréal ; La mort et le rêve dans le récit fantastique

Lors de cette table ronde, j'ai appris que Claude Bolduc ne rêvait pas, mais qu'il pouvait très bien s'imaginer l'effet qu'avaient les cauchemars sur les gens. La discussion fut animée et très intéressante. Des références aux cycles oniriques de Lovecraft jusqu'aux expériences des panelistes, ce fut un moment très instructif et agréable.

Évidemment, en tant que créateur d'horreurs, le rêve a une certaine place dans mes textes. Dans mon roman Cannibale Blues, j'utilise le rêve afin de montrer ce que les moments d'éveil, plus rationnels, ne peuvent pas toujours montrer : les tourments de ma cannibale favorite. Quelle est sa relation avec ceux qu'elle a tué ? A-t-elle des remords ? Est-ce que son psyché est sain ou bien s'il se fracture de maintes fissures lorsqu'elle se torture l'esprit en réfléchissant à ses repas ? Les scènes de rêves sont un plaisir à écrire (autant que les scènes d'horreur et les scènes de sexe !), parce qu'elle permettent de faire fi des lois de la natures, de situer le personnage dans des lieux impossibles, de faire revenir des personnages d'entre les morts et de faire appel à des images qui n'auraient pas leur place dans le monde de l'éveil.

D'un autre côté, mes propres rêves ont été utiles dans la rédaction d'une scène de ce roman : celle où tout bascule. Je ne veux pas vous en dire plus pour l'instant, car si, un jour, mon roman vous tombe entre les mains, cela pourrait gâcher une partie de votre plaisir. Cependant, d'un point de vue plus technique, je n'ai pas tenté de reproduire mon rêve sous forme de prose, mais plutôt d'en extraire l'ambiance et j'ai même pu utiliser une image dérangeante qui cadrait parfaitement avec la scène que je devais écrire. Fait intéressant : cette scène se passe dans le monde de l'éveil.

Sur ce, faites de beaux rêves !

Retour sur Boréal ; SFF vs mainstream

La table ronde intitulée SF/F contre mainstream était probablement la moins intéressante à laquelle nous avons assisté. Parlez en à ma chère chérie ! Cependant, cette table ronde, combinée à d'autres discussions et à des observations personnelles m'ont amené à me poser certaines questions sur la place de la SF/F au Québec en général. En fait, je vais surtout parler d'horreur, car c'est le sujet que je connais le mieux (et c'est aussi le genre qui me tient le plus à coeur).

Ce qui est super de Boréal, c'est que ça réunit plein de gens qui ont des intérêts communs pour les genres et qui n'auraient pas l'occasion de se rencontrer sans un tel événement. En soit, c'est très cool. C'est super de se procurer plein de livres et de fanzines créés par des gens qui étaient présents. À ce que j'ai vu, le courant passe très bien entre les gens qui étaient là et chacun semblait intéressé par le travail des autres. Good !

D'un autre côté, quelques discussions (dont la table ronde mentionnée ci-dessus) m'ont amené à me demander comment tout ce travail superbe et toute cette passion pouvait rayonner ailleurs que dans ce cercle d'initiés: le cercle des passionnés des genres de l'imaginaire qui était à Boréal.

Ça me semble aller contre toute logique. Qui est l'auteur qui, après une demande extrême de la part des téléspectateurs, a été invité à Tout le monde en parle l'année dernière ? Patrick Sénécal, qui écrit de l'horreur extrême et graphique. Qui est l'auteur préféré de nombreux lecteurs ? Stephen King ! Juste aujourd'hui, dans l'autobus presque vide, deux personnes lisaient des romans de King (autres que moi évidemment) ! Bon, je sais, je donne des exemples qui se démarquent par leur qualité et par de nombreux autres éléments que je ne mentionnerai pas, quoi que l'analyse serait très intéressante. Cependant, cela démontre un intérêt du public en général pour cette littérature.

Alors, comment faire le pont entre les passionnés des genres et ceux qui recherche ce genre de littérature et ne trouvent que les auteurs très connus ou les dernières sorties en librairie ? Je ne parle pas ici de l'opinion et du snobisme des critiques littéraires et des universitaires sur la littérature de genre, car c'est un tout autre débat, mais je me demande plutôt comment mieux exposer le grand public (en particulier les ados et les jeunes adultes) à la littérature de genre (et à l'horreur en particulier).

Il y a plusieurs problèmes qui me semblent évidents, comme la distribution des livres dans les librairies (Est-ce que le fait de gagner le prix Jacques Brossard va permettre aux romans fantastiques de Frédérick Durand d'être disponibles en librairie sans nécessiter une commande spéciale ? Sa nomination n'était pas suffisante en tout cas, du moins dans les librairies que j'ai visitées à Québec). De même pour les fanzines, je me demande s'ils touchent vraiment un public beaucoup plus large que celui qui était présent à Boréal (et ceux qui auraient aimé y être) ? Et les bloggeurs, eux ? Un réseau virtuel d'amateurs du genre qui se développe avec vigueurs, mais est-ce que leur porté rayonne vers l'extérieur où bien est-ce qu'il touche seulement le public boréalien ?

En tant que fan, je trouve triste de découvrir un nouvel auteur d'horreur québecois dans un coin sombre du net alors que cette oeuvre est d'une grande qualité et, pourtant, difficile à trouver en librairie.

Avec toute la motivation et l'amour des genres que nous avons quasiment palpé cette dernière fin de semaine, n'y a-t-il pas un moyen de mettre cela à profit pour faire découvrir notre passion aux passionnés qui s'ignorent ?

Bref retour sur Boréal

En attendant d'avoir un peu de temps pour écrire tous les commentaires que je n'ai pas osé faire pendant les tables-rondes de Boréal (je ne voulais pas devenir un uninvited d'horreur qui parle tout le temps), je salue tout ceux et celles que j'ai eu la chance de rencontrer et avec qui j'ai pu discuter. J'ai très hâte de vous revoir à Québec pour Boréal 2010. Donc, en attendant de les écrire, je vous promets quelques petits billets sur certains sujets abordés à propos desquels j'ai quelque chose à dire. Qui sait, peut-être pourrons-nous continuer la discussion en ligne !

Congrès Boréal

J'ai déjà visité plusieurs congrès scientifiques, mais c'est une première pour un congrès de littérature. Pour ceux qui ne connaissent pas les congrès scientifiques, une grosse partie de ces congrès (en plus des panels et des conférences) est l'exposition de compagnies pharmaceutiques (là où un ramasse plein de cossins promotionnels gratuits) et, surtout, l'exposition de posters. Dans des congrès comme le Clinical Virology Symposium, il y a plusieurs centaines de posters exposés par jour pendant 3 ou 4 jours. C'est là que la majorité des gens présentent leur recherche. C'est souvent la sources de nombreuses discussions intéressantes et de rencontres productives professionnellement, surtout quand il y a un apéro d'inclus.

J'ai bien hâte de voir comment ça se passe dans un congrès d'une nature différente. Cependant, je crois que les objectifs restent les mêmes : rencontrer des gens passionnés, se faire des contacts et expliquer notre travail. Bref, j'ai très hâte de rencontrer en personne tous ceux que j'ai rencontré via ce blog ! J'ai aussi très hâte de jaser horreur avec des gens qui en mangent, et de vous parler de mes projets.

Aussi, en primeur à Boréal cette année, ma nouvelles carte professionnelle. Ce sera un avant goût du nouveau design de mon blog, qui devrait arriver quelque part cet automne.

Catacombes


Aujourd'hui, une première, j'ai acheté un manga. D'habitude, en les feuilletant, je trouve de nombreuses raisons de ne pas les acheter, surtout les manga d'horreur, qui me semblent souvent être des Spawn (ou autre comics des années '90) à la japonaise. Je l'avoue, je suis plein de préjugés à l'égard des mangas. En général, je les déteste.

Ainsi, j'ai acheté Catacombes, de Vald. Un manga écrit et dessiné par un français. Il raconte l'histoire d'Anahë, une gothique de 23 ans qui, après avoir assisté a un concert du groupe black métal Katacombes, devient amie avec les musiciens. Ces derniers l'invitent à visiter les Catacombes de Paris avec eux, et l'horreur s'ensuit. En gros, l'histoire me fait penser au comic Gloom Cookie, de Slave Labor Graphics, avec moins de contes de fées, moins de cute, autant de moments goths clichés et de l'horreur autrement plus extrême. Quelques scènes de nu aussi. Même si le manga se lit dans le sens de lecture japonais, de la fin vers le début, ce n'est pas trop éloigné de la lecture de bande dessinée européenne ou américaine. En mon sens, c'est une qualité.

Mais ce que j'ai le plus aimé de ce manga (à l'exception des dessins, du goth kitsh et des références au black métal, entre autres le chandail de Ulver d'un des personnages), ce sont les catacombes. Ça a été l'un des points fort de ma première visite à Paris et la lecture du manga m'a fait retrouver des souvenirs enfouis dans les abîmes de ma mémoire. Pour vous, j'ai fouillé dans un vieil album photo... La qualité n'est pas géniale, mais vous ne trouverez ces photos nulle part ailleurs ! En plus, elles sont dans leur milieu naturel.



Cette visite m'avait aussi inspiré une nouvelle, qui dort encore dans le fond d'un de mes tiroirs virtuels. Le texte raconte l'histoire des Catacombes de Paris du point de vue d'un crâne. C'est plutôt didactique en fait, et c'est clairement, pour faire référence à un billet précédent, une histoire de milieu. Pour l'instant, voici un court extrait de ... La danse des os.

Ma chair décomposée se mêle à la terre du cimetière des Innocents. Mes os, de plus en plus dénudés, s’entrechoquent avec ceux de mes compagnons de sépulture. Nous sommes plusieurs milliers de corps ensevelis pêle-mêle sous ce qui a été un lieu très prisé par les marchands et les promeneurs. Les pelles et les pics des travailleurs nous mélangent et nous remuent. Nous sommes des centaines à effectuer cette danse macabre animée par le travail des vivants. Nos effluves attaquent violemment leurs narines, leurs bouches et leurs gorges. Par temps chaud, tous les habitants de la périphérie du cimetière souffrent notre infection, notre putréfaction. La terre humide du sol consacré est tournée et retournée et les hommes la délestent des corps qu’ils y avaient été déposés afin qu’ils reposent en paix.

L'heure de bébé

Non, ce n'est pas l'heure à laquelle Lauriane se réveille.
Non, ce n'est pas l'heure à laquelle Lauriane s'endort.
Non, ce n'est pas l'heure à laquelle Lauriane mange.
En fait, ça n'a rien a voir avec Lauriane.
Cthulhu Rose soit loué.

L'heure de bébé, c'est plutôt une novella de Claude Bolduc, publiée dans le recueil Les yeux troubles et autres contes de la lune noire. C'est avec le poids de deux recueils de nouvelles de Claude Bolduc lus bout à bout (l'autre étant Histoire d'un soir et autres épouvantes) que j'ai débuté la lecture de la nouvelle finale de Les yeux troubles.

En tant que papa, j'étais intrigué par le titre. Je commence ma lecture. Horreur ! Pas encore une histoire de cruise qui prend une tournure meurtrière ! Soupir... Ouais, il y en a quelques unes des histoires comme ça dans ces deux recueils. La peur de l'autre semble une source inépuisable de terreur. Prises indépendament, toutes ces nouvelles sont très bonnes, mais lues une après l'autre sans interruption, ça devient un peu redondant (à ce sujet, rappelez moi de vous parler de Black evening, de David Morrell). Bref, j'ai poursuivi la lecture. La structure du récit est classique : un gars est en manque, il rencontre une fille dans un bar, elle l'amène chez elle, horreur s'ensuit. Je ne peux pas vraiment en dire plus que ça, à part que bébé a des appétits plutôt hors du commun (même considérant une histoire d'horreur) et que son papa pourrait très bien être ... ah non, je n'en dis pas plus !

Pour résumer le tout, ça dépasse amplement les limites du bon gout. Ça vaut le détour.

Pour en savoir plus sur l'auteur et lire plusieurs extraits de texte, je vous propose le pdf suivant